Test - Deponia


Si vous ne connaissez pas encore Daedalic Entertainment, je ne peux que vous conseiller de lire le test de Edna & Harvey's New Eyes.

     Deponia est la nouvelle licence du studio allemand. Et parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne, on reste dans l'univers du point and click déjanté en anglais sous-titré anglais encore une fois. C'est comme un retour dans la maison familiale : c'est agréable de revenir dans un endroit que l'on connait bien. Heureusement pour nous, Daedalic a pensé à intégrer de bonnes idées pour animer ce voyage loufoque.

     Ce qui est vraiment agréable avec Daedalic, c'est le soin apporté à la bande son. Dès les premières secondes, on comprend que l'ambiance sera bonne. Plus encore, l'introduction du jeu fascine. On nous transporte dans un univers en chanson avec un didacticiel hilarant qui tranche avec la tendance à un réalisme et à des situations sérieuses que l'industrie du jeu vidéo veut faire valoir avec les grosses licences.




     Dans l'histoire, on se voit donc incarner Rufus, un utopiste gaffeur et égocentrique en quête d'aventures extraordinaires. Et des aventures, il va en avoir. Un peu contre sa volonté mais parce qu'il l'a bien cherché quand même, faut pas déconner, Rufus va faire une rencontre qui va l'emmener loin de cette vie qui l'ennuie, loin de la simplicité de Kuvaq, la "ville décharge" et de Deponia, la "planète décharge". Il se promet à une vie sur Elysium, une planète où l'on dit que la vie y est belle et pleine de luxe, où les déchets n'ont pas leur place. Sauf que personne n'a fait le voyage pour en attester. On sait que les apparences peuvent être trompeuses mais ça, Rufus ne veut pas le savoir. Rien ne se passera comme il faut et notre héros fera gaffes sur gaffes dans des situations aussi absurdes les unes que les autres. Et si on prend plaisir à suivre cette histoire à l'humour anglais corrosif, c'est grâce à des personnages travaillés, qu'ils soient récurrents ou même secondaires, qui servent une écriture hautement séduisante.




     Graphiquement original, le titre affiche des tableaux en 2D plutôt chiadés ou les déchets sont autant de détails dans ce monde fait d'objets de récupérations et de métal rouillé. Le dessin est aussi plus travaillé que par le passé. Le design général est vraiment bon. C'est une belle laideur qui étonne, un choix esthétique steam punk qu'on aurait aimé voir dans plus de tableaux. Les animations sont un cran au-dessus de leurs anciennes productions et les courtes vidéos animées sont plaisantes. 

     Le gameplay de Deponia reste du point and click pur et dur. On cherche des éléments de décors pour progresser et intéragir.  C'est malgré tout plaisant de voir que Daedalic a cherché à faciliter cette approche en permettant grâce à la barre d'espace de voir les éléments avec lesquels interagir justement. La molette de la souris est aussi très utile puisqu'il permet d'ouvrir comme un volet l'inventaire du jeu. C'est tout bête mais ça fluidifie grandement l'aventure. 

     C'est justement sur la fluidité du jeu que je veux maintenant revenir. Un point and click sans puzzle c'est comme une épingle sans nourrisse. Vous voyez le jeu de mot? Vous trouvez ça bancal? Deponia c'est un peu ça justement. Les énigmes, bien que très variées, sont des fois tellement capillotractées qu'on se perd dans le décor, à revenir dans plusieurs tableaux en cherchant une résolution qui ne parait pas si idiote une fois accomplie. Étrange sensation qu'on trouvait déjà dans Edna & Harvey's. L'absurde jusqu'au bout des doigts. Un choix qui plait ou non. Peut être que si j'étais un peu meilleur en anglais, certaines subtilités me sauteraient plus aux yeux. 

     Inutile d'en dire davantage. Deponia est la digne suite des jeux de Daedalic Entertainment. On prend plaisir à découvrir le génie inventif et créatif qui rappelle les jeux de Double Fine Productions. Une référence qui fait forcement sens dans le monde très fermé des point and click. Préparez vous à rire, à jubiler et chanter en compagnie du déjà grand Rufus.



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